La France vue par les Japonais
Publié le 17/01/2017
L’Occident et l’Orient ont toujours partagé des valeurs communes mais c’est aussi à travers leurs différences et par leur richesse culturelle respective que l’un se nourrit et s’inspire de l’autre. Mais qu’en est-il du rapport entre la France et le Japon ? Comment les Japonais voient la France ? Que ce soit sur le plan culturel et sur celui de la mode à proprement dit, quelles sont les relations qu’entretiennent nos amis nippons avec l’Hexagone ?
Le point de vue japonais
D’un point de vue japonais, la France demeure un pays avec des mœurs plus légères qu’au Japon.
Il y a encore cette idée, souvent lointaine mais très présente, que la France est toujours un pays aristocrate avec ne notion du luxe omniprésente. Du reste, cela n'a pas empêché les dirigeants japonais de l'ère Meiji de chercher à empêcher les Japonais dont la respectabilité et la civilité étaient douteuses de partir s'installer en France, considérant notre pays comme un symbole de la civilisation moderne. Un symbole à préserver.
Pour beaucoup de Japonais, la France, c’est Paris et surtout ses monuments célèbres à l’instar de la tour Eiffel, de l’Arc de triomphe, des Champs-Elysées, du Louvres, du Musée d’Orsay et de ses quartiers huppés.
Le nombre de touristes asiatiques et notamment japonais reste très élevé à Paris mais de plus en plus d’entre eux commencent à sortir des sentiers battus et à parcourir notre beau pays comme c’est le cas le cas dans le Sud vers la Côte d’Azur ou, au contraire, au nord vers Deauville. On compte également énormément de Japonais du côté du Mont-Saint-Michel.
Aujourd’hui, avec les progrès de l’information et des réseaux sociaux notamment, tout ceci se démystifie un peu mais le processus est lent.
La mode française et les Japonais
C’est le regard que les Japonais portent sur la France qui permet également de donner un vrai aperçu en ce qui concerne la mode.
Pour le rappel historique, les vêtements de style occidental furent introduits à la fin du 19e siècle dans le cadre de la politique d’occidentalisation du Japon. Les revues spécialisées dans la mode apparurent à la fin de l’ère Meiji et certaines d’entre elles existent toujours comme le supplément « Miyako no Hana » qui informe sur les dernières tendances en matière de vêtements, d’habitat et de cuisine en France.
On note d'ailleurs qu'au 1er semestre 2016, les exportations de prêt-à-porter féminin de la France vers le Japon se chiffraient à 57,2 millions d'euros, ce qui représentait 3,8% du total des exportations de prêt-à-porter féminin.
De grands noms de créateurs Japonais s’intéressèrent à la mode française comme Shimamura Fusano, Tanaka Chiyo ou encore Sugino Yoshiko, lesquels vinrent en France s’inspirer des tendances d’alors et créèrent leurs propres collections par la suite. D’autres grands noms apparurent à la fin des années 70 et dans les années 80 et 90 comme Kenzo, Miyake Issei, Kansai, Yamamoto Yoji (photo ci-contre).
De nombreux termes français issus du milieu de la mode s’inscrivirent dans le langage usuel des Japonais comme mannequin, haute couture ou prêt-à-porter.
Maintenant, les Japonais, très attachés à l’identification culturelle, commencent à s’intéresser leur savoir-faire à la française et c’est une formidable occasion de faire découvrir les talents franco-français qui conçoivent, produisent et acheminent des produits textiles de grande qualité au sein de la France.
Il est fort à parier que les échanges entre la France et le Japon dans le domaine de la mode vont continuer à se poursuivre.
Article publié dans : Les articles à la une, Un peu d'histoire
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