L’histoire de la cravate
Publié le 28/03/2019
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi les hommes portaient souvent la cravate ? Savez-vous d’où vient cette tradition et quelle était sa forme à l’origine ? Cet accessoire qui ne tient pas chaud et n’aide pas à rester au sec n’a pourtant aucun avantage sur le plan du confort. Pourtant, la cravate fait partie des éléments indispensables dans tout dress code qui se mérite.
Un empereur chinois
Tandis que beaucoup s’imaginent que la cravate date du XVIIe siècle en France, il faut remonter à beaucoup plus loin et l’autre bout du globe pour trouver les premières traces de la cravate.
C’est en effet, en Chine que cet ornement aurait été aperçu en premier. Ce constat est possible grâce à des fouilles effectuées en 1974 dans la région de Xian où l’on a découvert des statues de terre cuite qui illustrent de soldats, l’armée du 1er empereur chinois Qin Shih Huang. Il avait souhaité être enterré aux côtés de ses hommes pour qu’ils le gardent dans l’au-delà.
Sur chaque statue de soldat, on peut alors remarquer une étoffe de tissu enroulée autour du cou. D’après ce que l’on sait, l’armée de cet empereur est la seule à porter cet accessoire, il n’existe aucune autre représentation de soldats ou bien de civils chinois portant ce foulard.
Les historiens s’accordent pour dire que l’étoffe en question était considérée comme un signe de distinction et d’honneur pour les hommes de l’armée impériale.
Une trace dans l’Empire romain
La cravate semble faire partie de l’apparat militaire puisque l’on a retrouvé des signes évidents au moment de l’Empire romain, à l’époque de l’empereur Trajan plus précisément entre 98 et 117 de notre ère.
La preuve a été apportée quand on regarde attentivement un extrait des ornements sur la colonne de Trajan à Rome, situé précisément dans le Forum. Chez les membres de l’armée romaine, on remarque que les soldats portent des étoffes variées autour de leur cou, lesquelles sont rentrées dans leur armure.
Là encore, le port de ce « foulard-cravate » était honorifique.
La cravate et le XVIIe siècle
Plus proche de nous, au XVIIe siècle pour être précis, sous le règne du roi Louis XIII, on remarque que les fameux hussards de l’armée portent des bandes de tissu nouées autour du cou. Cela les séduit davantage que les cols rigides de leur uniforme.
Ici, la « cravate » n’a plus seulement de fonction décorative, mais elle permet aussi de protéger la chemise et les boutons de l’uniforme.
La cravate et le Roi Soleil
Sous Louis XIV, lequel était connu pour être un grand esthète et qui appréciait particulièrement la mode, la cravate devint un apparat très tendance.
Souvent, on remarquait que les gradés militaires ainsi que les membres de la cour royale portaient une bande de tissu blanc, en lin ou en coton.
Pour la 1ère fois, on l’appela « cravate » par déformation du mot « croate ».
L’influence anglaise
La cravate, avec la forme qu’on lui connaît aujourd’hui — c’est-à-dire une étroite bande de tissu que l’on noue autour du cou — se développe alors au moment où Charles II, alors roi d’Angleterre exilé et de retour sur le trône en 1660, ramène avec lui les plaisirs et les délices que l’on rencontre dans les différentes cours d’Europe.
La cravate fait partie de cet ornement raffiné qui séduit aussitôt.
Elle devient, en quelque temps, l’accessoire qui indique un signe extérieur que l’on est bien habillé.
Sa forme se modifie et se diversifie à cette époque-là : on rencontre des pompons, des rubans, du lin brodé, du coton, des lacets, etc.
Des nœuds des cravates
Désormais, la cravate va se singulariser autour de son nœud. En effet, celui-ci prend une dimension supérieure après la sortie de 2 livres :
- « The Neckclothitania » en 1818 (esprit satirique).
- « The Art of Tying the Cravat » en 1828 où l’on apprend en 16 leçons comment nouer une cravate de 32 façons différentes.
Au cours du XVIIIe et du XIXe siècle, la révolution industrielle apporte son lot de nouveautés également pour le port de la cravate.
Alors que le nœud habituel était trop élaboré pour les ouvriers qui cherchaient à la porter à l’usine, ces derniers inventent le nœud simple (aussi appelé « four-in-hand ») où on laisse pendre les 2 extrémités de tissu sur le devant.
Au même moment, à l’Université d’Oxford, la cravate prit une certaine symbolique : un membre du club d’aviron retira le ruban de son canotier et le noua à son cou de manière très simple. Dès lors, le club recommanda que des cravates assorties au ruban du canotier soient portées pour tout écolier en Angleterre.
En 1880, à la cour anglaise, le roi Edward VII portait à son cou une large cravate de soie : on l’appela The Royal Ascot en référence au nœud ascot utilisé pour une tenue de journée formelle.
Jusque dans les années 1920, le nœud Ascot demeura le choix numéro un des nœuds pour cravate. Mais, un fabricant de cravates à New York, Jesse Langsdorf, eut l’idée de couper la cravate de part et d’autre en suivant un angle de 45 ° et de coudre les extrémités latérales sur le derrière. Ainsi, lorsque la cravate était nouée, elle en s’entortillait plus.
Par la suite, la cravate Langsdorf inspira nombre de modèles avec des tissus et des formes différentes, des longueurs et d’épaisseurs variées, mais le style restait identique à l’original.
De nos jours, la cravate ne sert plus à cacher ou à protéger un élément de notre tenue. C’est un élément décoratif de notre tenue.
Et vous, portez-vous la cravate ?
Article publié dans : Les articles à la une, Lifestyle made in France
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